Agriculture et Pollinisateurs

Plan national pollinisateurs

Les insectes pollinisateurs sont indispensables pour la pollinisation des végétaux cultivés :

  • La contribution du service de pollinisation à l’agriculture mondiale est évaluée à 153 milliards d’euros en 2005, soit 10 % de la valeur totale de la production agricole utilisée pour l’alimentation humaine. En France, cette valeur est comprise entre 2,3 et 5,3 milliards d’euros.
  • Environ 35 % de ce que nous mangeons est lié à l’action des pollinisateurs
  • Plus des trois quarts des plantes cultivées (fruits, légumes, oléagineuses, protéagineuses) sont pollinisées, au moins pour partie, par les insectes pollinisateurs
  • La qualité de cette pollinisation peut impacter le rendement et la qualité des semences et des fruits produits (valeur nutritive, morphologie et qualité gustative)
  • Les conséquences d’une disparition des pollinisateurs seraient estimées entre 228 et 310 milliards d’euros

 

Le déclin des insectes pollinisateurs est aujourd’hui avéré et reconnu par tous. Ainsi, la protection et la valorisation de l’ensemble des pollinisateurs est donc essentielle dans les agroécosystèmes.

 

UN PLAN NATIONAL EN FAVEUR DES INSECTES POLLINISATEURS ET DE LA POLLINISATION

Afin d’améliorer la mobilisation en faveur de l’ensemble des insectes pollinisateurs, qu’ils soient domestiques ou sauvages, de soutenir les initiatives qui concourent à leur préservation et à leur valorisation et d’engager le plus grand nombre à agir concrètement en faveur de ces espèces, le Plan national en faveur des insectes pollinisateurs et de la pollinisation a été mis en place pour la période 2021–2026. Il est piloté par les ministères en charge de l’écologie et de l’agriculture.

Ce plan propose un ensemble d’actions pour traiter des principaux facteurs qui influencent la capacité de survie et de développement des insectes pollinisateurs :

  • La disponibilité et la qualité des ressources alimentaires et des habitats
  • La gestion paysagère des agroécosystèmes
  • Les pratiques agricoles avec notamment les rotations culturales et l’utilisation d’intrants agricoles (produits phytosanitaires)
  • Le changement climatique
  • Les prédateurs et les dangers biologiques
  • Pour les pollinisateurs sauvages, il faut ajouter la fragmentation des habitats et les changements d’utilisation des sols, la fauche intensive, la déprise et l’abandon du pastoralisme et de l’élevage du bétail de manière extensive qui réduisent la diversité et la richesse des agroécosystèmes.

 

Il comporte six axes au total. Son axe 3 est dédié à l’accompagnement et la mobilisation des secteurs d’activités, autres qu’agricoles, (aménagements urbains, infrastructures linéaires, sites industriels, sites à grande emprise foncière, aires protégées) qui disposent d’emprises foncières à enjeux pour les insectes pollinisateurs et la pollinisation. Un site ressource avec des documents pédagogiques pour sensibiliser aux enjeux ou encore des documents techniques pour promouvoir des actions concrètes est disponible.

Son axe 6, est quant à lui spécifique au milieu agricole et plus particulièrement aux « Pratiques agricoles favorables aux pollinisateurs ».

 

PARTAGER ET FAIRE CONNAITRE LES PRATIQUES AGRICOLES FAVORABLES AUX POLLINISATEURS

Les principaux objectifs de cet axe sur les Pratiques agricoles favorables aux pollinisateurs sont de :

  • Recenser et promouvoir des initiatives en faveur des pollinisateurs et de la pollinisation dans le paysage agricole : valoriser des territoires et des pratiques
  • Montrer aux acteurs qui façonnent le paysage agricole que des solutions diversifiées existent
  • Faciliter la transmission et la démultiplication des initiatives dans les territoires
  • Faire connaître la contribution positive du monde agricole.

 

Il est important que les organisations qui, dans le cadre de leurs activités, disposent des leviers pour agir et mettre en œuvre concrètement les actions, participent aux pilotages des mesures du fait de leur rôle fédérateur. L’association Contrat de solutions a montré sa capacité à rassembler et fédérer les différentes filières agricoles afin de trouver des solutions, efficaces et durables, autour de la protection des cultures.
Cette expérience réussie a incité les ministères en charge de l’écologie et de l’agriculture à confier au Contrat de solutions l’animation de cet axe, en adéquation avec ses objectifs.

Ces missions se feront avec l’appui d’un Comité de recensement qui sera le garant de la qualité scientifique et technique des travaux de l’axe 6. Présidé, par Dr Luc P. BELZUNCES, Directeur de recherche à l’INRAE, celui-ci est constitué d’experts reconnus pour leurs compétences en matière de pollinisateurs et de pratiques agricoles. Ce Comité de recensement des bonnes pratiques a été créé pour accompagner le Contrat de Solution et donner des avis sur les bonnes pratiques agricoles en faveur des pollinisateurs et de la pollinisation qui lui sont présentées en vue de leur promotion à large échelle sur les territoires.